J'avais passé ma journée à galérer parfaitement, regardant la télé, ou lisant un livre. J'aurais pu sortir, sauf que le temps nuageux ne m'en donnait pas du tout l'envie, au contraire : rester chez soi, au chaud, s'était nettement mieux. Affalée dans mon canapé, une couverture sur moi, j'avais la télécommande en main et zappai les chaînes les unes après les autres. J'occupai un petit appartement pas trop mal, ni trop grand ni trop petit pour moi -je n'étais que toute seule, pas la peine d'avoir un palace non plus ! Surtout que je ne savais même pas combien de temps est-ce que je passerai ici, à Mystic Falls ..

Je crois que je m'étais endormie, car lorsque j'ouvrais de nouveau les yeux, le soleil était en train de se coucher à l'horizon, et ces derniers rayons passaient par ma fenêtre pour baigner la pièce d'une ambiance chaleureuse et joviale. Bougonnant et la tête un peu dans le brouillard, je me levai et allai dans la salle de bain pour me passer le visage sous l'eau. J'avais soif : mes crocs me titillaient, et un feu s'allumait progressivement dans ma gorge. A tâtons, j'attrapai une serviette et m'essuyai le visage avec, avant de la reposer et de prendre une brosse pour redonner une sensation d'ordre dans ma tignasse. Mais mes boucles chocolats décidèrent de rester bouclés, et cela me donnait un air coiffée mais décoiffée. La grande classe, quoi. J'attrapai un crayon noir et du mascara pour me maquiller légèrement avant de me laver les dents -sentir la brosse à dents contre mes crocs me les démangeaient plus que de raisons.

Finalement je changeai de tenue aussi -je troquai mon vieux t-shirt gris froissé et mon jogging noir pour préférer un t-shirt rouge, un slim noir et des bottines rouges aussi, puis je sortais de mon appartement, fermant à clef derrière moi. Je marchai un moment dans les rues puis décidai de changer de lieu et allai au cimetière. Je restai un moment comme ça à déambuler entre les tombes avant de tomber sur une jeune femme venu ici pour se réceuillir. Alors que je m'approchai derrière elle, je lu l'inscription sur la stèle et devinai qu'il s'agissait de son mari. Mon cœur se serrait un peu à ce souvenir : j'avais eu un mari, moi aussi .. Ce qui ne fit qu'alimenter une rage profondément enfouie en moi, et un violent sentiment de culpabilité. En l'espace de quelque secondes, cette humaine avait fait resurgir tout ces sentiments desquels je faisais abstractions depuis tant d'années .. En une fraction de seconde, elle eu la nuque brisée, et mes crocs plongés dans sa carotide, buvant son sang jusqu'à la dernière goutte. Lorsque je relevai la tête, je passai ma langue sur mes lèvres pour récolter celles qui y perlaient, et rétractai mes crocs. L'humaine tombait sur la tombe de son mari. Assassinée là où reposait son défunt mari.. Comme c'était romantique. Je leur cracherai dessus, tiens !

Alors que je tournai les talons pour continuer à faire mon tour, je me stoppai directement : une jeune femme blonde se tenait à quelques mètres de moi. En moins d'une fraction de seconde, je l'a reconnue : Caroline.

Alors que je me stoppai en voyant Caroline en face de moi, son regard bleuté ne quittait pas le cadavre derrière moi. Le petit vent qui s'était levé apportait avec lui le grognement qui s'était échappé de sa bouche et la vampire s'approchait de moi, me bousculant un peu de l'épaule et s'accroupissait près de ma victime. Elle prenait son pouls, mais nous savions toute deux qu'il était déjà trop tard pour elle : plus aucune goutte de sang ne circulait dans son organisme. Après avoir vérifié la mort de l'humaine, Caroline se relevait et se tournait vers moi, un regard accusateur et assassin dans le regard. Je ne m'en souciais pas plus que ça, revenue à ma placidité habituel. Très peu de choses pouvaient me faire sortir de ma torpeur et attirer mon attention ; il fallait que cela ne vaille le coup. Je ne prêtais pas attention à rien non plus, au contraire ! « Quel genre de vampire psychopathe êtes vous ?! Vous comptez laisser ça comme ça au vu de tous sans aucune décence pour la défunte ?! » Ennuyeux.

Je ne comprenais absolument pas ce que lui trouvai Klaus -pourquoi avoir des sentiments de la sorte pour une personne comme elle? Elle semblait banale, n'ayant rien pour la démarquer -un peu comme tous les vampires de ce coin. Ils adoraient l'humanité, et j'étais prête à parier que les trois quarts de cette ville, s'ils le pourraient, redeviendrait humaine à la première occasion. C'était obligé. C'était pathétique. Je m'avançais vers elle pour ne pas être obliger de crier pour qu'elle puisse m'entendre, et la regardai un instant. « Elle est morte, le seul truc que je peux faire pour elle c'est cacher son corps. Ou le brûler, mais cela attirerait trop l'attention. » Je continuai de le regarder. Je n'avais pas trop su quoi dire, alors j'avais laisser les mots sortirent de ma bouche sans prendre le temps de réfléchir.

Contrairement à ce que je pouvais ressentir avant, une puissante émotion qu'on appelait Jalousie prenait lentement possession de moi, infiltrant toutes les fibres de mon corps, et la colère l'accompagnait aussi. Génial. Je ne laissai pas mes émotions se voir, mais mon auras devint soudainement sombre, je me contentais de ma calmer le mieux que je le pouvais sans rien ajouter d'avantages. Je n'allais pas lui dévoiler tout de suite que je l'a connaissait, mais que ce n'était pas réciproque. C'est alors que je me mettais à réfléchir : Soit proche de tes amis, et encore plus de tes ennemis. Donc soit je la jouai hypocrite, soit je la recalai directement. Bah, on verra ce que je pourrais supporter, on va dire.

Alors que Caroline plongeait son regard dans le mien, grisé, j'y décelai de la fatigue, ainsi que de l'énervement. Alors que je m'approchai d'elle, elle ne bougeait pas d'un poil, se contenant de maintenir mon regard. Cette vampire avait du caractère, était-ce ce qui plaisait à Klaus ? Non, je ne pensai pas : si c'était les femme avec du caractère qu'il aimait, il avait largement le choix ! Alors que je m'arrêtais à quelques pas d'elle, elle avançait de deux pas qui se voulaient menaçant, je crois bien. Je maintenais son regard, et même s'il arrivait certainement à en mettre plusieurs mal à l'aise, ce n'était pas mon cas. Des petites dans son genre, j'en avais connue des tas avec mes six cent cinquante ans passés depuis plusieurs années.

« Parce que laisser un cadavre sur une tombe avec la gorge déchiquetée par des crocs n'attire pas l'attention ? J'ai osé espéré une seconde que vous seriez au moins un minimum intelligente.. mais visiblement je me suis trompée ! » Je m'approchai d'elle jusqu'à ce que la distance d'un avant-bras nous sépare. Sa réplique, je l'a prenais comme un affront, et je sentais le sang battre dans mes veines, pulser contre ma peau. Elle faisait à peu près ma taille, et mon regard grisé ne lâchait plus le sien, sondant son âme, déchiffrant ses pensées comme je lisais un livre ouvert devant moi.

Un sourire en coin se dessinait lentement sur mes lèvres, et je finis par lui répondre : « Si je laisse mes cadavres comme ça, sans m'en occuper d'avantages, c'est que je sais que des gens dans ton genre s'en occuperont à ma place. » Mon regard et mon ton étaient peut-être hautain, mais je le pensai réellement ce que j'étais en train de lui dire. Je ne m'occupai jamais vraiment des humains que je tuais, pour moi ils n'étaient et ne représentaient rien, pour moi ils ne devraient même pas exister. On nous qualifiait nous autre les vampires comme des monstres, mais les réels monstres étaient ces humains que nous tuons. Ils s'entre-tuaient eux-même dans des guerres inutiles, assassinaient et décimaient des espèces entières d'animaux, ils n'avaient aucunes morales et aucunes éthiques. Ils n'étaient rien.

« Vous êtes qui encore ?! Un de ces vampires passagers qui se contre fou de mettre une ville à feu et à sang car vous n'y êtes que de passage ou faites vous partie d'un plan encore plus tordu qui planerait sur cette ville ?! » Je riais un peu à sa question sans me départir de mon sourire en coin et de mon air arrogant. Petite Caroline, si tu savais seulement qui est-ce que j'étais .. Mon sourire s'agrandissait encore un peu à cette pensée, et je l'a regardai. Qui j'étais ? J'étais ici parce que Klaus m'avait fait demandé, j'étais ici parce que partout où allait l'Hybride je ne me trouvai jamais loin, parce que j'attendais tapis dans l'ombre le premier moment pour semer la panique et la pagaille général ; j'étais ici parce que j'avais des relations, parce que j'avais quelques moments il y avait quatre cents ans de ça .. J'étais ici, parce que c'était un choix. « Hm.. L'idée du plan tordu me plait bien, mais je suis ici pour raisons personnels. » Je lui sourais avant de faire un pas en arrière et de marcher le long des tombes, regardant les noms inscrits sur les pierres.

Alors que je m'avançai vers elle, son visage restait impassible et je pouvais presque palper la tension qui émanait de nous. Je m'arrêtai à un avant-bras d'elle, nos regards restant figés l'un dans l'autre ; aucunes de nous deux ne voulais le lâcher, nous voulions dominer l'autre d'un regard, soumettre son concurrent et devenir la dominante, c'était ça, c'était le but, l'objectif. Du point de vue de la blondinette, je n'étais qu'une vampire parmi tans d'autres pour venir foutre la merde à Mystic Falls, pour moi elle était une ennemie, une adversaire. Donc, pour ma part, hors de question de lâcher son regard bleuté. Alors que j'expliquai pourquoi est-ce que je laissai mes cadavre traîner dans le coin, un sourire en coin s'étirait sur les lèvres de Caroline ; se moquait-elle de moi ? J'espérai bien que non, ce n'était pas parce qu'elle avait eu l'honore de posséder les sentiments de Niklaus qu'elle pouvait tout se croire permit. Elle n'était pas moi, elle n'était qu'une novice -avec son caractère, mais une novice tout de même. Cela faisait plus de six siècles que je marchai sur cette Terre, j'avais vu les hommes s’entre tuer pour des broutilles et des histoires de territoires, j'avais vus des femmes prendre confiances en elle jusqu'à être à égalité avec l'homme, j'avais vu ds conquêtes, j'avais vécue toutes sortes de périodes, mais celle qui m'avait le plus marqué était sans doutes celle Nazis.

Alors qu'un avant-bras seulement nous séparait, Caroline franchissait cette limite pour faire un pas en avant, nos nez de se trouvant plus qu'à une distance ridiculement minimum. Son odeur emplissait mes narines de façon fracassantes -une odeur d'été, de chaleur. Ses iris bleues avaient changé d'expression, comme si elles se voulaient menaçante. « -Les "gens comme moi"... sont nés à Mystic Fall's... ont grandit à Mystic Fall's... et connaissent tous se qu'il y a de bon à savoir ici. Les "gens comme moi" ont aussi des relations que tu ne soupçonne pas ! Tout n'est pas permis dans cette ville... y comprit de laisser traîner des cadavres d'innocents ! Et les vampires dans ton genre... il y en a plus d'un qui n'attende qu'un coup de fil pour les faire disparaître de la surface terrestre ! Et... j'ai la chance de connaître certaine de ces personnes. » Elle sortait un téléphone portable de sa poche puis me le passait sous le nez, comme si c'était quelque chose dont j'allais devoir avoir peur. Ce n'était qu'un téléphone, et ces mobiles ne servaient qu'à envoyer des messages, appelés, aller sur certains réseaux sociaux, et à prendre des photos et des vidéos. Allait-elle réellement se servir de ça pour me prendre en photo et montrer le cliché à ces relations dont elle parlait ? Entendant le petit « clic » caractéristique, j'en déduisais que si. Puis elle enchaînait rapidement ; « Un seul coup de fil et tu pourrais être dans une très mauvaise posture dans l'heure qui suit. Alors un bon conseil... nettoie tes frasques et fais toi discrète ici ! » Je l'a regardai avant de rire et de reculer d'un pas, à quoi bon rester près d'elle ? Un sourire illuminait mon visage, et je me souvenais de ce que m'avait dit Stefan Salvatore, que comme quoi j'étais lunatique et que mes humeurs changeaient au grès de mes envies. Il n'avait pas tord, mais il n'avait pas raison non plus. A force d'avoir autant vécue, je baignai souvent dans une torpeur sourde, et ne m’intéressais qu'aux choses ou aux personnes qui seraient réellement intéressant et qui voudrais le détour d'un peu d'attention.

Caroline tournait les talons et me montrait son dos, mais à sa posture je voyais qu'elle se préparait à une attaque de ma part. Non, elle ne me connaissait vraiment pas. Attaquer quelqu'un par derrière ? Ce n'était pas vraiment mon genre, j'aimais les défis, les jeux, la chasse et le combat. Klaus ne m'avait pas choisit pour mon jolie minois, j'avais des atouts de chasseuses, de traqueuses, de joueuses et j'étais en train de ça totalement dévouée à l’Hybride Originel, alors pourquoi me refuser dans ses rangs, de toute manière ? J'étais l'une de ses plus fidèles suivantes, et puis j'étais une personne rare, aussi : le Mikaelson ne possédait strictement rien contre moi car c'était moi qui était venu le trouver, non l'inverse, et puis je ne lui avais rien demandé mis à par de le servir. J'étais ici de mon plein grès et il n'avait jamais rien fait pour moi.

« Je n'ai pas d'ordre à recevoir de toi ma petite Caroline, je les reçois d'en haut, de toute là haut .. Hm, mais j'aime bien ton caractère, malgré que tu dois un peu pathétique avec ton petit téléphone et ta photo.. Je suis ici depuis bien trop longtemps pour me faire tuer par des chasseurs ou des petits shérifs comme ta formidable maman. » Je lui souriais, lui dévoiler ce que je savais ne servais strictement à rien, mais derrière toutes ces paroles, je désirai qu'elle comprenne que j'étais à Mystic Falls pour une raison précise, que je comptais bien y rester et que rien ne me faisait peur.