Bite me or Kill me
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 Dear Diary by Heather ♫

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MessageSujet: Dear Diary by Heather ♫   Dear Diary by Heather ♫ Icon_minitimeSam 15 Juin - 17:41


Dear Diary,


15.06.13 That’s pretty ridiculous to start a diary at 22 years old. I’ve never done that before. But today, I need it. Cause Lasher sulks. He didn’t want me to go to Mystic Falls. Then, here I am, and he stopped talking to me.  And that’s hurting me.
J’ai compté les jours depuis mon arrivée à Mystic Falls. Je suis arrivée à huit. Huit simples petits jours. Qui ont tout changé dans ma vie. Je ne parle de mes petites manies, je serai toujours la même pour toutes mes excentricités. Mais c’est ma vision des choses qui a été altérée. Le monde est mille fois plus complexe et passionnant que je ne l’avais imaginé. Il y a des gens aussi qui brillent d’une aura différente. Et ils sont dix fois plus nombreux que dans les villes où j’avais traîné avant. J’avais eu l’impression jusqu’ici d’avoir fait le tour de ce qu’on pouvait apprécier dans la vie. Les basiques : manger, boire, dormir, prendre du bon temps en charmante compagnie. Les plus recherchés : apprendre, lire, analyser, comprendre les lois qui régissent notre société américaine. Les plus intenses et qui restent difficiles pour moi à concevoir : parler avec les gens, se lier d’amitié avec eux. Rire. Faire partir de leur vie. Je me souviens qu’il y avait un temps où cela me paraissait tout à fait abordable. Au lycée, j’avais eu des amis. Je ne sais pas si je les percevais comme eux le faisaient.  « I like you”. “I love you.” J’ai du mal avec ces mots. Eux me le disaient, je me contentais d’un clin d’œil.Mais nous parlions ensemble, nous sortions ensemble, nous faisions mille et une choses si futiles –mais nécessaires au bon fonctionnement sociétal-. Je ne comprenais pas la moitié de leur problème. Je me fichais totalement de mes résultats d’examen, puisque je savais qu’ils seraient excellents. La popularité n’avait aucun attrait pour moi, et les soucis quotidiens ne me concernaient pas. Cependant, malgré tout ça, j’avoue que j’ai vraiment aimé partager de mon temps avec eux. Ils me semblaient si ….exotiques. Leurs réactions, leurs désirs, leurs peurs, si éloignés des miennes me paraissaient fascinants. J’étais captivée. J’apprenais sans cesse en les regardant. J’associais leurs mimiques, leurs comportements à des émotions. J’ai compris que leur petit monde tournait autour de la relation amoureuse –l’instinct de reproduction de l’espèce les poussait à la mettre en haut de la liste des priorités- de l’apparence, et de la popularité. J’ai saisi que la franchise n’était pas recommandée, mais que le « bien parler » permettait de s’attirer les faveurs de beaucoup. Je n’appliquais aucun de leurs principes –ils ne me correspondaient pas- mais j’avais réussi à saisir les règles du jeu, et tous ces simagrées au lycée ne m’avaient pas paru un imbroglio, impossible à démêler –sensation que j’avais eu étant enfant-. Non, tout répondait à une logique interne particulièrement idiote, mais du moins présente. Après deux ans d’errance, ça a vraiment été pénible au début de refaire partie de la société. J’ai vraiment souffert mes premiers jours, lorsque j’ai signé les papiers pour la location mon studio, et pris mon poste à la bibliothèque. Toutes mes réactions s’obstinaient à être décalées par rapport aux autres !! Même aujourd’hui, les intérêts de mes collègues me dépassent complètement et je n’arrive pas à sourire, à rire quand il le faut. Il faut à tout prix que je m’améliore, mais tout le travail que j’avais entamé au lycée pour m’insérer socialement est à recommencer. C’est à hurler de rage. Quelque fois le matin, je m’observe devant la glace, et je vois cette fille blonde, à la peau pâle et au visage gracieux mais froid. Si froid. Avec cette lueur étrange au fond des prunelles. Tellement différente de la Heather d’avant. Je ne trouve plus cette chaleur qui animait mon visage quand j’étais avec Zacharry. My beloved. Je ne sais pas si je l’aimais au sens où le sous entendent tous ces humains, gémissant sur leur peines de cœur et leurs histoires sentimentales. Mais j’ai éprouvé en tout cas un sentiment très fort qui devait s’en rapprocher. Je pense quelque fois à lui. Je me demande s’il m’a cherché après ma fuite, laissant derrière moi trois cadavres. Lui ai-je fait de la peine ? Ou a-t-il trouvé une consolation dans les bras d’une autre fille ? Je ne le blâmerai pas pour ça. Moi même, il m’est arrivé de le faire avec des inconnus que je n’ai plus jamais revus. Mais avec Zach, c’était différent. Il avait eu cette manière de m’arracher de mon monde pour découvrir le sien, sans que je puisse l’en empêcher. Comme si lui, faible humain si fragile que j’aurais pu tuer d’un seul regard, il avait eu assez de force pour balayer toutes les barrières que j’avais soigneusement disposées autour de moi. Quelque fois, je me dis que s’il y avait bien une personne qui aurait pu me faire changer d’avis sur l’espèce humaine jusqu’à désirer en faire partie, ce serait bien lui. J’aurais renoncé au mauvais œil, j’aurais peut être été une fille banale avec un peu plus de culture que la moyenne. Il m’aurait épousé, j’aurais porté ses enfants, le happy ending de base. J’aurais oublié l’effet que cela faisait de prendre la vie. Ce pouvoir qui me révoltait mais qui me procurait en même temps un bien être peu facilement descriptible. Il n’y avait pas de place  pour la magie là où se trouvait Zach. Exubérant, capitaine de l’équipe de football, le genre de gars que tout le monde admire, et jalouse. Je n’ai jamais compris pourquoi il s’était intéressé à moi, constamment coupé du monde et des autres. Il ne savait rien de mes secrets. De « Little Death ». De mon Lasher, mon esprit qui veillait sur moi depuis ma naissance. Je ne sais pas comment font les autres pour vivre sans présence constante de quelqu’un. Chaque minute de ma vie, Lasher est auprès de moi, invisible aux yeux des autres. Même quand je ne le vois pas, qu’il s’éloigne, je sens qu’il pense à moi. Nous sommes vraiment fusionnels. Quand j’étais petite, c’était lui qui me racontait des histoires avant de me coucher. C’est l’ « ami imaginaire » de mon enfance qui ne m’a jamais quitté. Les autres ne peuvent pas comprendre notre relation. Lasher sait tout de moi, toutes mes peurs, mes échecs, mes joies, il les a vécus avec moi. Il m’a vue grandir, changer et devenir « Little Death ». Avec lui, je me sens en sécurité, même quand le danger est là. Je l’aime. Vraiment. C’est comme une partie de moi, qui me guide quand je suis perdue, et qui me réconforte quand j’ai mal. Qui corrige mes erreurs, m’apaise. Ca n’a rien de physique, je ne l’aime pas comme j’ai aimé Zacchary avec cette passion charnelle dévorante. C’est différent. C’est une communion intellectuelle totale où il n’y a pas de place pour les secrets. Quand il est mécontent de mon attitude, il ne cherche pas à le cacher, comme c’est le cas aujourd’hui. Mais malgré tout, même si je suis venue à Mystic Falls malgré son désaccord, il ne me quitte pas. Il me reste fidèle. C’est pour ça que je l’aime. Il m’accepte comme je suis. Il accepte « Little Death ». Je pense que si Zach avait sur vraiment qui j’étais, il m’aurait rejeté. La fille qu’il aimait, c’était Heather : celle avec qui il se chamaillait sans cesse, se lançait dans des batailles de polochons, ou  faisait le mur, faisait des escapades, et refaisait le monde, assis dans l’herbe. Si innocent, étranger à toute violence. Etranger à ma violence. On était de grands gamins ensembles. On jouait, on s’amusait, on faisait de belles conneries. On se mesurait l’un à l’autre pour tout et n’importe quoi. Cet esprit de compétition restait innocent. Chacun savait que nous possédions des qualités totalement différentes. C’était peut être pour ça qu’il me troublait autant. Parce que derrière toute cette force typiquement masculine, et ses atouts que je ne possédais pas, il restait fragile et je devais faire attention à ne pas le briser. A ne jamais me mettre réellement en colère après lui. Sinon, j’allais le perdre. Et pour toujours.

Je mesure aujourd’hui, qu’il n’y a plus de place dans ma vie pour lui. J’aimerais bien le revoir, savoir ce qu’il est devenu. Mais la Heather qu’il a connu est en train de disparaître complètement. Il n’y a plus que « Little Death ». J’ai passé deux années sombres à exister sous ce nom. Je ne suis pas fière de cette période. D’ailleurs, c’est en partie à cause de cela également que Lasher me fait la tête de plus en plus souvent. J’ai vraiment merdé. Okay, on peut appeler ça une crise existentielle…  dire tout ce qu’on veut, qu’à cause du décès de ma mère, j’ai pété les plombs, mais ça n’excuse en rien ce que j’ai fait. Quand j’y repense, je me dis : « merde…est ce que c’est vraiment moi qui ai agi comme ça ? » J’ai l’impression que c’était une autre personne. J’ai été affreusement cruelle et égoïste. Je ne suis pas du genre à m’auto-flageller, et d’ailleurs je ne regrette rien. Grace à cela, j’ai su me relever seule et avancer. Et puis, ça m’a permis de savoir mieux doser mon « mauvais œil » également. Mais j’ai vraiment été odieuse, et je ne réalise que maintenant. Je n’ai qu’un vague souvenir de comment j’ai vécu pendant ces deux ans. Je me réveillais au beau milieu de la nuit, ou en plein milieu de l’après-midi. Je n’avais plus d’horaire, je confondais nuit et jour. Je traînais….Et mon cerveau tournait sûrement dans le vide parce que je n’ai encore souvenir de ce à quoi je pensais pendant si longtemps. Je buvais. Beaucoup. Trop. Et je tuais. Pour un oui, un non. Il suffisait d’un mot, d’un geste trop agressif, et je laissais mon pouvoir agir. C’était comme si c’était le « mauvais œil » qui décidait et pas moi. C’était un réflexe quasi automatique. On m’agressait –verbalement, physiquement- et la mort tombait. Et sur le moment, ça me paraissait totalement justifié ! Je me souviens avoir dormi n’importe où. Quelque fois, je me réveillais chez quelqu’un dont je ne connaissais même pas le prénom. Bref, une période assez chaotique. Lasher me criait dessus pour me sortir de ma torpeur et je l’ignorais complètement. Ou alors, on se hurlait dessus pendant des heures. Ca me fait du mal rien que d’y penser. C’est pour cela que ça a été vraiment dur de se reprendre en main. Sans l’intervention de ma tante May, j’aurai peut être continué de vivre comme ça, au jour le jour. Elle m’a rudement bien secoué. Mais il n’empêche qu’aujourd’hui, je redouble d’effort pour avoir une vie normale et rangée. Jeter les mauvaises habitudes à la poubelle. Les gens auront peut être du mal à croire ça, mais je suis juste complètement flippée pour des choses insignifiantes. Quand je vais au Mystic Grill, je me mets à la table la plus retranchée du café. Loin des autres. Je n’adresse la parole qu’au serveur, Matt. J’ai retenu son prénom, vu que j’y vais tous les jours, pour réapprendre à être en contact avec les autres, même si je m’ostracise, parce que j’y arrive pas, non j’arrive pas à m’intégrer. Je sais qu’il faut pas que je me mette une pression, qu’il faut du temps. Mais je m’agace. Je peux faire mieux que ça ! Je sais que je le peux. J’aime bien observer Matt quand je suis au Grill. Il travaille consciencieusement et il est souvent entouré de personnes…singulières. Elles ont un aura différent. Je le sens, je ne sais pas ce que c’est, et ça m’intrigue. Matt a-t-il conscience de cela ? Ou est-il semblable à Zacchary, innocent parmi les innocents ? L’observer est mon moment de détente favori de la journée. Je le fais tout de suite en sortant du travail. La bibliothèque est à la fois mon paradis et mon enfer personnel ces derniers temps. J’adore les livres, les recouvrir, les côter, ou même juste les ranger. Je ne fais jamais d’erreur dans mon travail. Il faut dire que Lasher est là pour me reprendre à chaque oubli. C’est un atout. Si on me laissait seule dans cet endroit, je pense que j’aurais trouvé l’Eldorado. Mais il y a les collègues, les lecteurs. Et là, ça se gâte. Cela me fatigue de devoir chercher à toute vitesse une réaction adéquate. Heureusement –ou malheureusement- comme Lasher me fait la tête, je n’ai pas à suivre deux conversations en  même temps, mais cela reste très prenant. Choisir les mots adéquats, polis sans qu’ils sonnent faux, faire semblant de prêter attention à des discussions des plus ennuyeuses. J’ai passé deux ans à envoyer bouler tout le monde. Faire preuve de diplomatie est souvent au dessus  de mes forces. Je crois que beaucoup de mes collègues me haient, ou alors ils me prennent pour une sociopathe à prendre avec des pincettes. Enfin, je croise les doigts, pour l’instant, je n’ai pas utilisé le « mauvais œil » une seule fois contre eux, même quand ils me tapaient sérieusement sur le système avec des questions stupides. Tu vivais où avant ? Tu as de la famille ici ? Une jolie fille comme toi, ça doit avoir un copain, non ? Tout ceci ne me rappelle que de mauvais souvenirs, alors je les rembarre ou je change de sujet. Et puis comme même mon Lasher ne me soutient pas dans ces cas là, ça devient vraiment frustrant. Mais il n’y a pas que des mauvais côtés ici. La ville est fascinante. J’y sens vibrer une énergie toute neuve. Et puis je suis sure que je vais apprendre énormément de choses. Rien qu’à la bibliothèque, j’ai rencontre une lycéenne pas très ordinaire.  Elle a cet aura particulier. Elle s’appelle Rebekah de souvenir. Je l’ai aidée à faire un exposé, il y a quelque jours. Quelque chose sur la fission nucléaire, je crois. Ou un truc sur les atomes….bref un sujet pas des plus passionnants pour ceux qui ne sont pas accros à la science. Bizarrement, j’ai eu plus de facilité à communiquer avec elle qu’avec mes collègues. Peut être parce que je la trouvais intéressante par la force qu’elle dégageait derrière son visage d’ange. Ou alors, c’est de la solidarité entre blondes, allez savoir ! On a parlé de son lycée, des cheerleaders, de sa vie à elle globalement. Ca m’a replongée des années en arrière quand j’étais encore au lycée. Et je me suis sentie nostalgique. J’ai repensé à Zach. Je pense à lui de plus en plus souvent, parce que tout ce que je vis en ce moment me rappelle ma « vie d’avant ». Est ce que je pourrais retrouver la Heather d’avant ? Retrouver le sourire ? Je sais que si c’est le cas, Lasher cesserait de me bouder et reviendrait me parler. Il se braque de plus en plus, surtout quand j’ouvre le grimoire de maman. Mais je n’y comprends rien. Quand j’essaie de le lire, toutes les lettres semblent se brouiller, je ne comprends pas une traitre syllabe. Ca ne ressemble à aucune langue au monde, et pourtant j’en connais pas mal à force de voyager. En tout cas, ce n’est du latin, ni du russe, du français, de l’anglais ou de l’italien. Peut être le grimoire est-il protégé. Ca ressemble bien à maman de jeter un sort à ses affaires pour que personne ne puisse les utiliser à part elle. Ca ne va pas m’aider. Mais je persiste. Ca se trouve, un jour, tout me paraîtra clair. Je suis dans l’ensemble plus optimiste que d’habitude. Les affreux cauchamars que je faisais à propos de maman se sont dissipés, et je sens que je reprends pied. Il est loin le temps où Heather n’était que l’ombre d’elle même. Je me sens vivante, et j’ai de nouveau la soif d’apprendre et la capacité de m’émerveiller à chaque nouveau rayon de soleil. I’ts gonna be okay. I’m safe here. Je me raccroche à cette idée. Je suis sure que je vais finir par rencontrer une sorcière ici, qui saura m’éclairer sur ce que je suis. Ce n’est qu’une question de temps. J’en suis impatiente. 

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MessageSujet: Re: Dear Diary by Heather ♫   Dear Diary by Heather ♫ Icon_minitimeVen 21 Juin - 20:14


Dear Diary,


21.06.13 You lied to me Lasher. I can't trust you anymore. Why did you do that to me? Je ne suis pas allée au travail ce matin. J’ai prétexté une forte fièvre et je me suis claquemurée chez moi. J’ai passé la veille et toute cette journée dans un état nauséeux. Vous est-il déjà arrivé de vous sentir tellement déçue de quelqu’un, tellement trahie de sa part, que sa simple vision vous dégoûte et vous donne envie de vomir ? Un sentiment de répulsion vous parcourt dès que vous posez votre regard sur lui, et même la colère la plus élémentaire, la plus bestiale, ne trouve plus sa place dans votre tête. Il n’y que cette boue gluante et noire qui vous envahit et vous met le cœur au bord de lèvres. C’est ce qui m’arrive en ce moment même. Quand je suis rentrée hier soir, après que Klaus m’ait tout raconté, je n’arrivais pas à tenir en place. Vampires. Loups-garous. Hybrides. Tout se mélangeait dans ma tête, toute cette pluie d’information qui m’était tombée dessus alors que j’avais été pendant si longtemps terre assoiffée, je me sentais noyée. Je n’ai pas dit bonsoir à la gardienne, j’ai monté quatre à quatre les escaliers, claqué la porte et me suis ruée dans la cuisine. Lasher était dans le salon, et je ne voulais pas le voir. J’ai commencé à cuisiner. Je faisais un peu n’importe quoi, du salé, du sucré, peut être même des plats immangeables,  j’avais mis la musique à fond, et ce n’est qu’une heure plus tard que tout s’est mis en place dans mon cerveau. Les nouveaux éléments se sont mis en place, se sont connectés, et je me suis sentie brusquement épuisée comme si j’avais couru des kilomètres et des kilomètres. Et en même temps, je me sentais prête. Prête à affronter Lasher. Affronter…rien que d’utiliser ce mot me désoriente. Depuis quand est-il mon ennemi ? Depuis quand suis-je censée me battre contre lui ? Lasher et moi sommes inséparables. On ne s’est jamais vraiment disputé. Il a pris soin de moi pendant toutes ces années…Et maintenant je doute de lui. Une partie de moi ne veut pas accepter qu’il ait pu me mentir à ce point, qu’il ait pu choisir ma vie à ma place. Je me souviens de ce que Klaus m’avait dit avant de prendre congé. Que j’avais droit à mon libre-arbitre, que je devais me battre pour moi même. Est ce que je dois l’écouter ? Le croire ? Pire encore, lui faire confiance ? Est ce que j’ai assez de recul aujourd’hui pour savoir s’il n’est pas en train de me manipuler comme une marionnette ? Peut être veut-il simplement me séparer de mon esprit veilleur. C’est l’explication rationnelle, nous dresser l’un contre l’autre pour…pour quoi ? Il n’avait aucune raison de me dire la vérité, mais il l’a fait. Il aurait pu se contenter de me tuer, ignorante que je suis. Je ne sais plus…J’écris et quand je relis, je sens à quel point je suis complètement perdue. En moins d’une heure de temps, Klaus a réussi à faire de toute ma vie un chantier. Je ne sais plus quoi faire. Quoi chercher. Qui croire. Et je le détestes pour ça. Il a fait de tout mon passé un puzzle sans fin, puis il est parti me laissant me débrouiller avec des pièces qui ne semblent même pas appartenir au même jeu. J’ai beau essayé d’assembler, de réassembler, l’image qui me saute au yeux me déplait. Dès que je la perçois, je la détruis pour ensuite la retrouver encore et encore. La caverne de Platon. Aveuglée par la connaissance soudaine, je refuse de l’accepter et je me replis dans l’ombre protectrice de ma caverne. C’est salutaire. Pour le moment. Je sais que cela ne va pas durer. Lasher s’est joué de moi. Il faut que je le dise haut et fort. Il faut que je me le grave dans mon esprit, comme autant de lettres de feu. Depuis le début, il manigançait avec ma mère, me coinçant dans une vie humaine si étriquée. Il l’a lui même avoué. Il a sacrifié de sa force naturelle pour me brider. Quel sort a-t-il utilisé ? Il ne me l’a pas dit. Nous avons passé la nuit à parler. Les heures se sont écoulées tandis que des flots de mots intarissables sortaient de ses lèvres, qui au fil du temps se dématérialisaient peu à peu. Le sortilège que j’ai jeté s’est dissipé aux aurores, et de nouveau Lasher n’a été plus visible que par moi. Il était mon privilège. Maintenant, je trouve cela tellement ironique de penser ainsi. Aimer son geôlier, si ce n’est pas du syndrome de Stockholm….Je me sens désabusée en écrivant ces lignes. Je ne me suis même pas énervée cette nuit là. Bizarrement, c’était pire de ne pas pouvoir se mettre en colère. J’ai écouté, immobile, chaque mot de sa part. J’ai posé des questions. Certaines réponses contenaient la vérité, d’autres ne faisaient qu’éluder mes interrogations. Quand notre conversation s’est achevée, le soleil pointait à l’est. J’ai ordonné à Lasher de quitter l’appartement. C’est la première fois que cela m’arrive…De le chasser de chez moi. Je lui ai dit de partir loin…que je voulais rester seule. Il a obéi. Je ne l’ai pas regardé. Je n’ai pas su s’il était triste de ma réaction , en colère ou quoi que ce soit.  Je me suis levée du canapé et je me suis changée. J’ai mis une robe que j’avais trouvé belle et que j’avais acheté sur un coup de tête. Elle m’avait coûtée cher, mais elle me rappelait celle que j’avais porté le jour du bal de fin d’année au lycée. Je me suis maquillée, comme si j’allais sortir rencontrer quelqu’un. Puis je me suis regardée dans le miroir. J’avais l’impression d’avoir un trou dans la poitrine. Mon cœur était si lourd que j’avais l’impression qu’il avait été remplacé par du plomb. En fait, j’avais l’impression de ne plus avoir de cœur du tout. C’était à la fois vide et lourd. Des phrases de notre conversation me revenaient et je ne cessais de scruter le miroir comme si j’espérais qu’il me donne une solution. Quand Klaus a parlé de me tuer, tu n’as pas cillé. Comme si c’était préférable pour toi que je meurs, plutôt que je ne devienne une sorcière. Tu ne seras jamais qu’une sorcière, Heather, tu seras Little Death. Alors c’est vrai, tu préférerais me voir mourir ? L’absence de réponse, plus cruelle encore qu’une affirmation. Je veux que tu me montres la vérité, que tu me dises tout ce ma mère a fait pour m’éloigner de la magie. Si je le faisais, je scellerais le destin. Mais je peux te montrer le monde comme il est.
J’ai vécu alors cette expérience étrange et planante quand Lasher m’a « montré » une partie de ses connaissances. Comme si des scènes se déroulaient à l’intérieur de moi. C’était ses souvenirs à lui, et il me contait sans un mot. J’ai vu la Sorcière Originelle. J’ai vu l’avènement des vampires. Une femme dont le visage revenait siècle après siècle. Plusieurs âmes un même visage. Je n’ai pas tout compris, mais je ne pourrai jamais enlever ses images de mon esprit. Elles font partie de moi. J’ai vu le massacre des sorcières à Salem. La création des Hybrides, puis leur massacre par Klaus lui même. J’ai aperçu un visage connu…Celui de Rebekah, la lycéenne que j’avais aidée à la bibliothèque. J’ai brièvement entrevu ma mère dans un pentacle. Puis le flot d’images s’est interrompu. Cette partie de l’histoire m’était interdite. Lasher ne voulait toujours par jouer franc jeu avec moi. Tu as choisi ton camp alors, tu t’opposeras toujours à mes souhaits ? Es tu sur que ce soient tes vœux et non ceux de cet Hybride ? Ta mère a pactisé avec un immortel une fois, et elle l’a cruellement regretté. Elle a du fuir toute sa vie, c’est ce que tu veux toi aussi ? Je fuis déjà Lasher, je voudrais simplement trouver ma place. Tout ce temps, je cours, et là…j’aurai peut être la chance de vraiment construire quelque chose. Trouver ma maison, ma famille, là où je dois être. Mais je suis là, je suis ta famille Heather. Tu m’as menti une fois, Lasher, tu peux recommencer. Je ne te fais plus confiance. Maintenant je n’ai plus de famille, je n’ai que moi.
J’ai répété cette phrase dans le miroir. Je n’ai que moi. L’angoisse s’est formée dans ma gorge et l’image dans le miroir s’est brouillée. Bêtement, je me suis dit que c’était particulièrement stupide d’avoir pris autant de temps pour se faire belle si c’était pour ruiner son maquillage de cette façon. J’ai pleuré. Je ne pouvais pas m’en empêcher, c’était plus fort que moi, je me haïssais de me montrer si faible et stupide, mais je pleurais, secouée de sanglots, et je n’ai pas pu m’arrêter pendant des heures et des heures. C’est comme si je pleurais pour toutes le fois où je n’avais jamais pris le temps de le faire. Pour la mort de ma mère, pour Zacchary que j’avais lâchement abandonné, pour des joies, des peines dispersées ça et là. C’est épuisant de pleurer. Je n’aurai jamais cru que les larmes me viendraient ainsi. Et maintenant, je me sens si faible et si fragile comme une petite fille et je déteste ça. Je ne peux pas rester comme ça, je ne le supporte pas. Je repense à la proposition de Klaus. C’est étrange de détester quelqu’un et en même temps reconnaître qu’il vous a sauvé. Parce que sans lui, j’aurai très bien pu passer complètement à côté de la réalité du monde qui m’entoure. Mais il a réouvert des plaies à vif, et à cause de lui, je souffre. Et je déteste ça. Je déteste me sentir mal. Et je ne sais pas comment soulager cette douleur. J’aimerais hurler, casser quelque chose, mais cela ne changera rien. Partir à la Nouvelle –Orléans. Apprendre enfin la magie. Tirer un trait sur les interdictions de ma mère et de Lasher. Cela sonne si plaisant. Je veux me sentir forte à nouveau. J’ai besoin d’être plus forte que je ne le suis actuellement. Si je ne peux plus faire confiance à personne, je ne peux pas me permettre d’avoir des faiblesses. Et je ne veux plus parler à Lasher. Plus jamais. 

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